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UE "Romans traduits"
--> Entretien avec Anne-Rachel Hermetet

UE "Romans traduits" : entretien avec Anne-Rachel Hermetet
Après l'agrégation de lettres et une thèse en littérature comparée, Anne-Rachel Hermetet devient maître de conférence à Lille3 où elle enseigne depuis 1996 à l'UFR de Lettres Modernes. C'est dans son bureau situé au premier étage, loin de l'effervescence estudiantine des couloirs, qu'elle nous a reçues. Rencontre....

L'esprit de l'UE  'Romans traduits'Cette option libre existe depuis 2001 et repose sur un double objectif pédagogique qu'elle définit ainsi : " D'une part, le cours est une initiation à la critique littéraire écrite et orale et je veux inciter les étudiants du cours à être des critiques, à réagir en tant que tels sur les romans étudiés et d'autre part, les inciter à réfléchir sur ce que veut dire 'lire une oeuvre en traduction'. Pour moi, ce n'est par exemple pas la même chose que de lire une oeuvre dans sa langue originale. "
Le premier semestre s'ouvre par un cours d'introduction générale sur les oeuvres traduites répondant à des questions de base telles que : comment lire une oeuvre traduite ? Comment la reconnaître ? Quelle est sa place dans le champ littéraire français ? Il est complété par une série de conseils de lecture qui visent à faciliter l'approche des romans présentés.
Nos apprentis critiques, alors parés pour commencer à débattre, abordent les deux premiers romans (sur un total de 6 en compétition). Les 4 autres sont vus au second semestre. Sont alors abordées des études thématiques formelles (exposés ou questions) qui varient à chaque roman.

Assister aux deux semestres, c'est la condition sine qua non pour espérer être membre du jury au prix Amphi, car il faut avoir étudié les 6 romans. Malheureusement, il n'y a pas de place pour tout le monde : le jury, composé pour moitié d'étudiants et pour moitié de professionnels, avec une personne supplémentaire - professionnelle - qui est président du jury, ne peut accueillir qu'un nombre limité d'étudiants. C'est au comité de pilotage du prix de fixer le nombre d'étudiants qui seront membres du jury. " Ensuite, ajoute-t-elle,  je lance un appel à candidatures : soit le nombre de candidats est identique au nombre d'étudiants requis et il n'y a pas d'élection, soit il est plus important et on organise alors une élection. Dans ce cas, ce sont les étudiants eux-mêmes qui élisent leurs représentants."

Un succès qui pose problème !Un paramètre nouveau vient aujourd'hui bouleverser la donne : LE NOMBRE D'ETUDIANTS ! De 25, il est passé à 70 suite à l'ouverture de l'option, l'année dernière, non plus aux seuls L3 de Lettres Modernes, mais à l'ensemble des L1, L2 et L3 des différentes UFR de l'Université. Anne-Rachel Hermetet doit composer avec cette nouvelle donne : elle n'a pas le choix. On lui a donné un horaire, une salle et le dédoublement de l'effectif n'a pas été accordé.
La salle attribuée est donc la plus grande de l'UFR de Lettres Modernes (effectif oblige !), ce qui pose quelques problèmes d'acoustique : il faut quasiment crier pour se faire entendre. Certains étudiants osent prendre la parole, ce qu'Anne-Rachel apprécie particulièrement, mais ils ont du mal à faire entendre leur voix. Cela en intimide plus d'un et beaucoup hésitent à parler ! " Je reconnais que l'effectif pose un problème. Honnêtement, les étudiants seraient moitié moins, je pense qu'on travaillerait de façon plus agréable... évidemment. "
Cependant, la parole de chaque étudiant compte et, de fait, est prise en compte dans le cours d'Anne-Rachel. Elle continue à privilégier, même si c'est parfois compliqué, un travail "artisanal" et elle s'en explique : " Ça reste un atelier de lecture et pas du tout un enseignement magistral. Mon objectif est que les étudiants prennent vraiment la parole, défendent leurs opinions sur les romans. Chacun est là avec sa lecture et sa réflexion, ce qui est intéressant puisque, comme on travaille sur des romans très récents, il n'y a pas de critiques, de bibliographies critiques et  je considère donc que ma voix n'est pas plus autorisée que la leur dans ce domaine. "

 Je suis contente parce que ça a marché !L'expérience réussie de l'année dernière rend le sourire à notre enseignante. Les étudiants étaient nombreux, dans une salle qui laissait à désirer et pourtant le courant est passé. Anne-Rachel revient volontiers sur cet épisode : " Je ne peux pas dire que je connaissais les 70 personnes mais  une bonne moitié  participait très activement,  faisait des exposés même si ce n'est pas évident de prendre la parole (en particulier chez les L1). Je suis contente parce que ça a marché ! "
Elle trouve que des étudiants d'horizons si divers constituent un atout de poids pour son cours. En effet, ils ne se posent pas les mêmes questions selon leur UFR d'origine : les étudiants linguistes font des interventions, les étudiants Erasmus parlent de la place de la traduction dans leur pays ou regardent les livres en version originale,…
Comme tout enseignement, l'UE 'Romans traduits' se termine dans la joie et la bonne humeur par... un partiel : le côté le moins ludique de l'histoire, selon Anne-Rachel. Il a lieu la dernière semaine du cours et dure deux heures. Quand l'option n'était réservée qu'aux L3 de Lettres Modernes, chacun réalisait un dossier sur les œuvres du programme. Aujourd'hui, le partiel porte sur les qualités de rédaction et d'argumentation d'une critique de type critique littéraire d'un des romans du programme. Et notre enseignante ne peut que déplorer une disparité des résultats qui semble liée à la lecture ou non lecture des livres du programme : " L'année dernière, très clairement, les résultats ont été extrêmement variables (notes de 3 à 20) : des gens n'avaient manifestement pas lu les romans. C'est très difficile de faire la critique argumentée d'un roman que vous n'avez pas lu ! "

Le nombre d'exemplaires disponibles des romans étudiés (4 à la Bibliothèque Centrale de Lille 3, 1 à la bibliothèque Albert-Marie Schmidt (UFR de Lettres Modernes) et quelques-uns à la Médiathèque de Villeneuve d'Ascq prêtés volontiers pour le cours) ne favorise pas non plus un accès facile aux oeuvres. Ce quota suffisait pour 25 étudiants : certains empruntaient et d'autres achetaient, ainsi tout le monde arrivait à lire assez facilement. Aujourd'hui cet arrangement semble obsolète et Anne-Rachel regrette le coût élevé induit quand on décide de participer à son cours : " Comme ce sont des romans récents, ils sont en grand format ; parfois quand on a de la chance, au deuxième semestre, un des ouvrages est paru en poche mais on ne peut pas le prévoir au moment où on choisit. Ces livres restent chers (entre 18 et 23 €) et mon idée, partagée par l'ensemble du comité de pilotage, est qu'il est impossible de demander à des étudiants d'acheter 6 livres en grand format pour l'année. "
Cette année, les étudiants sont donc sollicités par leur enseignante pour essayer d'acheter un exemplaire à plusieurs car elle considère que s'ils se mettent à 4 pour acheter 2 livres ce semestre (10 € chacun), cela ne revient pas beaucoup plus cher que d'acheter un livre de poche.

Anne-Rachel Hermetet reste philosophe : elle sait que devoir acheter des livres relativement chers peut dissuader certains étudiants de participer à l'UE mais cet aspect est inévitable et est lié à la nature du prix car si on veut primer un livre récemment traduit, il ne peut être qu'en grand format.


Propos recueillis par Florence Massez et Adeline Guérin le 19/10/2005.
Rédaction de l'article : Florence Massez (dernière mise à jour : 11/11/2005).        

 PS : des photos sont prêtes pour accompagner l'article lors de sa mise en ligne sur le site !




Ecrit par Florence, le Jeudi 3 Novembre 2005, 19:02 dans la rubrique Le projet "Prix Amphi" de Lille 3.

Commentaires :

annc
03-11-05 à 19:16

sympa l'article surtout avec la retranscription des propos de Mme Hermetet . Il est vivant et agréable à lire

 
redacteur
03-11-05 à 20:35

bien mais...

J'ai aimé l'article dans son ensemble, l'accroche surtout qui est pas mal. Elle donne envie de lire l'article qui contient d'ailleurs plein de détails intéressants.

Cependant, je regrette que les questions que vous avez posées n'apparaissent pas ( ou alors à demi-mots par vos introductions aux propos de Mme Hermetet). De plus dans la partie intitulé " un problème de taille" il y a en fait deux problèmes : le nombre détudiants et la taille de la pièce! Le titre est peut-être à revoir...
Dernier point. Vous avez assisté, je crois, à un cours de Mme Hermetet. Pourquoi ne pas y faire allusion, histoire d'avoir un peu votre point de vue?

Audrey


 
Florence
04-11-05 à 08:26

Re: bien mais...

Audrey,

J'apprécie tes remarques et voici ce que je peux te répondre :

==> en ce qui concerne l'absence des questions posées : c'est voulu ! Je ne tenais pas à rendre une interview (si tel était le cas, j'aurais fait un copier-coller de ma retranscription sonore) mais quelque chose qui s'apparente plus à un écrit journalistique.

==> au sujet du titre "un problème de taille" c'est un jeu de mots qui porte à la fois sur le nombre d'étudiants ET sur les dimensions de la salle !! Je suis assez satisfaite de ma trouvaille. D'ailleurs, je ne pensais pas que j'aurais à le justifier  et si j'osais,  je dirais que là tu pinailles :-)

==> dernier point : notre présence au cours de Mme Hermetet fait l'objet d'un second article qu'Adeline est en train de rédiger ! Si le mien est déjà sur le blog, c'est que je l'avais terminé.

A bientôt !


 
Aline
04-11-05 à 11:29

Re: Re: bien mais...

C'est vrai, moi je trouve que c'est assez original de ne pas avoir rédiger les questions, là ça passe bien, ça fait pas "interview".

Je trouve bien aussi d'avoir


 
Aline
04-11-05 à 11:31

Re: Re: Re: bien mais...

(je continue ça a planté) donc je disais je trouve bien aussi d'avoir réussi à faire des parties différentes et d'avoir mis des titres.

Pas mal du tout !


 
Anonyme
04-11-05 à 14:06

Re: Re: bien mais...

ok. Maintenant que le jeu de mots est expliqué, je l'apprécie à sa juste valeur. Pour l'article d'Adeline je ne savais pas. Je croyais que c'était un article commun, c'est pour ça que je pensais qu'il manquer cette partie. Quand aux questions, je ne pense qu'il faille les noter comme si tu retranscrivais l'interview , l'écrit journaliste étant très bien. C'était plutôt les mettre en annexe pour que ceux qu'ils veulent les connaître puisse en prendre connaissance ou même s'en inspirer. Je pense qu'en plus de des titres et commentaires, ça contextualiserai bien les propos de Mme Hermetet. En aucun cas je remet en cause ton écrit qui est très bien sous cette forme.

Audrey


 
pauline
04-11-05 à 14:48

je trouve cet article très intéressant et j'apprecie beaucoup ton jeu de mots. Je suis impatiente de lire le travail d'adeline et d'en apprendre encore plus sur les cours d'Anne-Rachel Hermetet.

pauline


 
pauline
04-11-05 à 14:51

je trouve cet article très intéressant et j'apprecie beaucoup ton jeu de mots. Je suis impatiente de lire le travail d'adeline et d'en apprendre encore plus sur les cours d'Anne-Rachel Hermetet.

pauline


 
cloock
07-11-05 à 21:52

J'ai fait les petites transformations dont j'avais parlé. Je me suis arrêté vers le milieu du texte et je laisse Florence terminer. Il faudra probablement faire quelques retouches pour que le lecteur comprenne bien que c'est A.R. Hermetet qui parle quand le texte est en italique. Je pense qu'ainsi le texte est plus équilibré. Cela dit, je le trouve très bien.
CL

 
Florence
11-11-05 à 17:30

Dernières modifications

M. Loock

Voilà j'ai retouché l'article en restant au plus près des propos de Mme Hermetet. J'espère que cette fois c'est la bonne et que la fluidité est au rendez-vous !

J'attends vos dernières remarques. A bientôt !


 
cloock
11-11-05 à 21:51

C'est très bien cette fois Florence, et merci pour votre patience !